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Relire Hugo…

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Comme je prépare un billet assez long et complexe sur le projet de loi sur la récidive pénale ainsi que sur l’état lamentable du système pénitentiaire français, il m’a pris de relire quelques morceaux classiques. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire (re)découvrir ce fantastique texte, qui conserve toute sa fraîcheur et (hélas) son actualité. Portrait craché ? À vous de juger :

Il était fier d’être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n’est qu’une illusion d’optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu’il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu’au bout de la chose absurde. L’entêtement sans l’intelligence, c’est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s’est écroulée sur nous, si nous examinons, d’après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s’est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu’elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s’admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.

Victor Hugo, Claude Gueux

  1. h.gazel
    28 novembre 2009 à 6:08

    Commentaire simplet sans aucun doute mais bon je le pense donc je me permet de le mettre: croire en soi est primordiale pour aller de plus en plus haut, se sentir supérieure n’est pas forcémment une mauvaise chose mais pour cela il faut avoir l’intelligence de connaitre ses propres limites et surtout d’être extrèmement prudent en toutes choses. Les Alexandre le Grand, César, Napoléon pour ne citer qu’eux appartiennent à une autre époque dans les societées actuelles on ne laisse pas son nom dans les livres d’histoire en se croyant destiné à faire de grandes choses mais en étant présent sur beaucoup d’autres moins reluisantes. Les « grands » hommes d’autrefois avaient absolument tout sous leur controle (pour le bien ou le mal de leurs peuples ou des autres) ce n’est plus le cas aujourd’hui (du moins dans une certaine partie du monde) et ca ne peut plus l’être. Croire en soi, même être arrogant n’est possible que si l’intelligence, la prudence, le sang froid et une certaine sensibilité sont aussi présentes. De plus, bien souvent, ce sont ceux qui ne veulent pas à tous prix le pouvoir qui sont les plus aptes à gouverner, ceux là n’auront pas les folies de la grandeur.

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